Prendre rendez-vous

Prothèses de genou électroniques : le point sur la situation

Prothèses de genou électroniques : le point sur la situation

En Belgique, les prothèses de genou électroniques (MCK) sont remboursées par l’INAMI depuis le 1er février 2021. Une date à marquer d’une pierre blanche pour les personnes présentant une amputation fémorale. « Grâce aux prothèses de genou électroniques, les patients se sentent plus en sécurité et marchent de manière plus naturelle. Ils peuvent donc vivre avec plus d’autonomie, en développant moins de symptômes secondaires et en utilisant moins d’énergie », explique Dries Glorieux, prothésiste et Business Unit Manager des prothèses et de la rééducation chez VIGO. Ce remboursement est entré en vigueur il y a maintenant un an et demi. C’est le moment idéal pour réfléchir à ce que ce changement a apporté aux patients et pour demander aux professionnels ce qu’ils en pensent.

Dries Glorieux VIGO

Le grand avantage : un sentiment de sécurité renforcé

« L’un des points qui revient le plus chez nos patients est qu’ils se sentent bien plus en sécurité avec une prothèse de genou électronique », affirme Dries Glorieux. « Ce n’est d’ailleurs pas qu’une impression ; des études internationales le confirment. Une recherche américaine1 a comparé la prothèse de genou électronique à la prothèse de genou mécanique sur une période de 10 ans chez 100 patients… Il en ressort que la prothèse de genou électronique a entraîné 82 chutes graves en moins, 62 chutes mineures en moins, 16 cas d’ostéoarthrite en moins et 11 décès des suites d’une chute en moins. »

Une étude belge sur les effets à long terme des MCK

La Belgique étudie également les MCK. Le Dr Sybille Geers, active au sein du département de médecine physique et de rééducation de l’UZ Gent, se penche actuellement sur les effets à long terme que les MCK peuvent avoir sur la qualité de vie quotidienne des personnes présentant une amputation fémorale. « Dans le cadre de cette étude, nous demandons aux porteurs de prothèse de revenir nous voir 2 fois après l’adoption de la prothèse de genou électronique : une fois au bout de 6 mois et une autre au bout de 1 an », explique Dr Sybille Geers. « Cela nous permet de réévaluer la marche, la vitesse, la fluidité avec laquelle la personne appréhende une pente ou monte et descend un escalier, mais aussi la confiance que la personne accorde à sa prothèse et sa perception de sa qualité de vie. Nos collègues wallons mènent actuellement une recherche similaire, dans l’objectif d’évaluer encore plus précisément l’effet à long terme de la prothèse de genou électronique. Nous partagerons nos conclusions avec les mutuelles et l’INAMI. »

Des MCK accessibles grâce au remboursement

« La sécurité accrue proposée par un MCK, la marche plus naturelle et, désormais, son remboursement, le rend très populaire auprès des patients porteurs de prothèse », poursuit Dries Glorieux. « En 2021, les données de l’INAMI nous indiquent que 148 prothèses de genou électroniques ont été délivrées. Nous remarquons également une charge de travail plus importante. Aujourd’hui, nos prestataires de soins de santé et kinésithérapeutes accompagnent autant de patients porteurs de MCK en un mois qu’ils le faisaient en un an lorsque le remboursement n’était pas encore d’application. »

« Nous sommes très heureux qu’autant de patients porteurs de prothèse comptent sur nous pour améliorer leur qualité de vie comme ils le souhaitent depuis si longtemps. Nous mettons tout en œuvre pour les accompagner à l’aide d’un programme personnalisé. Nous avons accueilli de nouveaux prothésistes dans notre équipe et les avons formés spécifiquement pour proposer les meilleurs soins possibles à chaque patient. »

95 % des demandes de dossier approuvées

Pour prétendre à un remboursement, les patients doivent réaliser une demande (voir encadré pour plus d’informations). « Avant d’ouvrir un dossier, une équipe multidisciplinaire composée d’un médecin spécialisé en rééducation, d’un kinésithérapeute et d’un prothésiste évalue si un MCK aura une valeur ajoutée fonctionnelle pour le patient », ajoute Dries Glorieux. « La mobilité et la motivation sont les deux critères principaux dont nous tenons compte. Le patient doit être suffisamment mobile pour bénéficier d’un MCK, et il doit être motivé à suivre une rééducation. Dès lors que nous en sommes convaincus, nous lançons la procédure de demande. »

« Jusqu’à présent, 95 % de nos dossiers ont été approuvés grâce à cette analyse préalable, à notre collaboration étroite avec des centres de rééducation, aux rééducations que nous proposons aux patients et aux arguments bien étayés expliquant pourquoi le patient X bénéficierait d’une prothèse de genou électronique. Il faut beaucoup d’expérience pour composer un bon dossier, mais nous savons comment nous y prendre, car nous avons accompagné de très nombreux patients. »

Avec une prothèse de genou électronique, les porteurs de prothèses se sentent plus en sécurité et ont une démarche plus naturelle.
- Dries Glorieux
Joeri à l'école de course

Le suivi administratif crucial

« Ce que ces derniers mois nous ont appris, c’est qu’une demande de remboursement d’une prothèse de genou électronique s’accompagne d’un certain nombre de démarches administratives. VIGO compte sur une bonne équipe administrative, qui s’occupe autant que possible des démarches administratives des patients, des centres de rééducation et de nos prestataires de soins de santé. Elle suit chaque dossier en cours de très près. Elle vérifie notamment que la prescription est en ordre et est en contact avec la mutuelle. Cela évite que nos dossiers prennent inutilement du retard, et cela nous permet de proposer à nos patients un délai moyen de 20 semaines entre la première demande et la délivrance. Nous voyons bien que cet accompagnement est très apprécié du patient et de son médecin généraliste, mais également des mutuelles et des compagnies d’assurance elles-mêmes. »

Une formation pour les professionnels et les patients

« La technologie évolue à vitesse grand V, et la pose correcte d’une prothèse de genou électronique nécessite de l’entraînement. Nous accordons une place centrale à la formation. Nos prothésistes suivent des formations continues afin de connaître les prothèses de genou électroniques sur le bout des doigts et ne pas devoir faire appel aux fabricants. Nous transmettons également nos connaissances et notre expérience concernant les MCK aux centres de rééducation avec lesquels nous travaillons. Nous y organisons régulièrement des formations afin que les personnes qui y travaillent restent au courant des derniers développements. »

« Il faut former les professionnels, mais les patients aussi. Nous prévoyons un programme de formation personnalisé pour chaque patient, avec un accompagnement par des kinésithérapeutes et des prothésistes tant pendant la procédure de demande qu’après la délivrance de la prothèse. Nous continuons de les accompagner afin qu’ils puissent tirer pleinement profit de leur prothèse de genou électronique. »

Quelles perspectives d’avenir pour les MCK ?

« Il ne fait aucun doute que les fabricants vont continuer à étoffer les fonctionnalités des prothèses du genou électroniques. En les améliorant, ils augmenteront également la qualité de vie des personnes qui les portent. »

« Nous remarquons également de plus en plus de prothèses de genou électroniques motorisées sur le marché. Ces prothèses ont non seulement une fonction de frein pendant la marche, comme les MCK, mais aussi un petit moteur. Ce moteur prend en charge la force générée normalement au niveau des muscles de la cuisse pour étendre le genou. Il faut donc utiliser moins de force pour avancer la jambe, et cela demande moins d’énergie. Avec ces prothèses de genou, il est plus facile de passer de la position assise à la position debout, mais aussi d’emprunter les escaliers. Bien qu’elles ne soient pas encore remboursées, je m’attends à ce que ce soit bientôt le cas », conclut Dries Glorieux plein d’espoir.

Envie d’en savoir plus sur les prothèses de genou électroniques ?

Demandez notre dossier d’informations pour professionnels via connect@vigogroup.eu.

Vous y trouverez plus d’informations sur la nomenclature, les différents types de prothèses disponibles en Belgique, des résultats d’études et les différentes formations proposées.