La démence dans les maisons de retraite
On estime que plus de 200 000 Belges souffrent de démence. Un chiffre qui devrait doubler d’ici 2070 en raison du vieillissement de la population et de l’augmentation de l’espérance de vie. Cette réalité exerce plus de pression sur les maisons de retraite, étant donné que leurs résidents atteints de démence ont des besoins spécifiques en matière de soins.
Pour ces raisons, les WZC Academy Days (S'inscrire) organisés au printemps 2025 dans différents établissements Vigo porteront sur la démence. Une occasion parfaite lors de laquelle les professionnels de la santé pourront échanger et s’inspirer de différents experts de la démence.
Des soins personnalisés
« Les personnes atteintes de démence vivant en maison de retraite ont des besoins thérapeutiques très différents des autres résidents », raconte Karlien Putteman, personne référente en démence dans la maison de retraite Markizaat de Lede.
« Leur tableau clinique entraîne souvent des changements comportementaux comme une agitation, des problèmes de communication et d’orientation, voire un comportement agressif. Les résidents atteints de démence ont donc besoin de soins personnalisés et plus intensifs qui garantissent leur confort et leur sécurité sans compromettre totalement leur autonomie. »
« Il est très important d’éliminer l’agitation des personnes atteintes de démence dès que possible. Cela nécessite toutefois d’adopter une approche personnalisée et de connaître leur parcours individuel. Voilà pourquoi nous établissons un profil pour chaque résident atteint de démence. Celui-ci reprend leur parcours de vie et leurs besoins thérapeutiques spécifiques. Il aide les prestataires de soins à déterminer rapidement comment traiter les résidents au mieux. Notre maison de retraite utilise notamment des tableaux et des pictogrammes qui donnent des informations sur la forme de démence, le style de communication et les préférences de chaque résident. Nous pouvons ainsi personnaliser leurs soins. »
« Notre maison de retraite cherche aussi constamment des solutions ou des aides orthopédiques innovantes pour traiter les personnes atteintes de démence de manière humaine. »
Des aides orthopédiques innovantes
« Les thérapeutes nous demandent de plus en plus souvent s’il existe des aides spécifiques pour les personnes atteintes de démence », affirme Leen Vanhulst, Business Unit Manager Maisons de retraite chez Vigo Ottobock Care. « C’est effectivement le cas. En ce moment, nous intensifions nos recherches pour trouver des aides qui pourraient apporter une valeur ajoutée pour les personnes atteintes de démence. »
« Nous avons par exemple reçu des retours très positifs sur le fauteuil de soins ZEN. Différentes études prouvent qu’un mouvement de balancier peut avoir un effet positif et réduire l’agitation qui touche souvent les personnes atteintes de démence. Le fauteuil a un effet apaisant grâce à ce subtil mouvement de balancier réglable sur deux vitesses. C’est très positif pour le bien-être de la personne et cela donne également le temps au personnel de soins de s’occuper des autres résidents. Tout le monde y gagne. »
« Le fauteuil de soins ZEN n’est qu’un exemple d’aide parmi tant d’autres qui peuvent aider les maisons de retraite à gérer la population croissante de personnes atteintes de démence.
De nombreuses autres options existent. Devrions-nous envisager des lits baissés ou des tapis pour prévenir les chutes, par exemple ? Et quid des couvertures lestées qui peuvent procurer une sensation de sécurité ? Autant de possibilités qui peuvent améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de démence et alléger le travail du personnel de soins. »
Créer un environnement sûr
« Il est vrai que nous cherchons constamment des solutions ou des aides pour créer un environnement sûr pour les résidents atteints de démence sans compromettre leur liberté de mouvement », explique Karlien. « Ce n’est pas toujours si simple, car les résidents présentent régulièrement un comportement agressif, qui peut être la conséquence d’une confusion, d’une frustration, voire de traumatismes passés non résolus.
Nous avons mis sur pied un groupe de travail pour aider nos collaborateurs le plus possible à gérer les comportements agressifs. Nous essayons par ce biais d’éviter autant que possible les agressions verbales et physiques en instaurant un cadre prévisible et en dosant correctement les stimuli. Cela procure un plus grand sentiment de sécurité pour les résidents. »
« Nous avons par exemple aménagé plusieurs espaces de vie qui apaisent les résidents atteints de démence à l’aide de stimuli visuels et sensoriels, comme des bruits de la nature, ou des images d’aquarium ou de feu.
Le couloir comporte des « paniers vagabonds » remplis d’objets personnels afin que les résidents errants reconnaissent certaines choses et se calment. Nous cherchons donc sans cesse des façons de créer un environnement sûr. »
Les défis de demain
Nous ne pouvons pas nier que le nombre croissant de personnes atteintes de démence dans les maisons de retraite constitue un défi. Par ailleurs, il y a de plus en plus de personnes souffrant de démence juvénile, pour laquelle les services spécialisés sont actuellement insuffisants, ce qui signifie souvent qu’elles doivent rester à domicile plus longtemps ou qu’elles ne bénéficient pas assez de soutien.
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