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La rééducation, c’est un processus à vie

Revalideren is een levenslang proces

Il y a 20 ans, le triathlète Marc Herremans a été paralysé de la poitrine jusqu’aux orteils lors d’un accident de vélo, alors qu’il s’entraînait à Lanzarote. Aujourd’hui encore, Marc suit une rééducation d’au moins 3 heures par jour. « La rééducation ne s’arrête pas à la période par défaut à l’hôpital ou au centre de rééducation. Il faut continuer à bouger pour rester en bonne santé physique et mentale. Il ne faut pas sous-estimer l’importance de la post-rééducation. »

Pourquoi la post-rééducation est-elle si importante ?

« Il faut considérer la post-rééducation comme des soins postérieurs de qualité, qui suivent la période de rééducation classique », explique Marc. « Au bout de X mois de rééducation à l’hôpital ou au centre de rééducation, on rentre à la maison et la contrainte de l’activité physique ou de la rééducation disparaît. Si l’on reste trop sédentaire, on développe tôt ou tard des complications physiques comme de l’arthrose, des douleurs neurologiques, un raccourcissement musculaire, des infections, ou encore des escarres. L’impact sur la qualité de vie est énorme. Ces complications physiques ont également un impact sur le mental, et on entre dans une spirale infernale. »

« La post-rééducation est essentielle pour l’individu, mais également pour la société. À moyen terme, elle limite les frais médicaux supplémentaires, puisque moins de complications surviennent. On n’y réfléchit pas encore assez. »

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La société prend-elle de plus en plus conscience de l’importance de la post-rééducation ?

« On pourrait faire mieux, mais je remarque que beaucoup de choses ont changé depuis que je suis en fauteuil roulant, soit en 20 ans. Les personnes à mobilité réduite sont vues différemment, et ce de manière positive.

On se rend compte que, lorsqu’elles sont correctement accompagnées et qu’elles ont accès à des soins de haute technologie, ces personnes sont encore capables de beaucoup de choses. L’attention grandissante des médias et le soutien des Jeux paralympiques par les entreprises y contribuent largement. D’ailleurs, VIGO soutient le Comité paralympique belge. Le handisport fait beaucoup plus parler de lui, et c’est important, car le sport est la manière idéale d’améliorer son état et sa force. D’un point de vue mental, il est essentiel de bien se sentir dans sa peau. Ce changement de perception positif contribue également à la post-rééducation. Je pense que l’on avance dans la bonne direction. »

Vous parlez de soins de haute technologie. Quel rôle la technologie joue-t-elle dans la post-rééducation ?

« La technologie est très importante. Je remarque que la post-rééducation a de plus en plus recours aux appareils de soins technologiques les plus innovants qui soient. On parle d’exosquelettes, d’électrostimulation fonctionnelle, de dispositifs de rééducation et de fitness de haute technologie, de rails sécurisés accrochés au plafond et de labos de marche 4D pour aider les gens à avancer. »

« Et ça marche. Prenons l’exemple suivant : Jolien est une jeune femme dont j’ai fait la connaissance il y a quelque temps. À la suite d’un accident de voiture en 2012, elle est devenue paralysée du cou jusqu’aux orteils. Il y a 4 ans, elle a remarché pour la première fois à l’aide d’un exosquelette. Le soir, elle m’a envoyé un SMS : « C’est le plus beau jour de ma vie depuis mon accident ». Ce sont des moments tels que ceux-là qui nous rappellent pourquoi on consacre notre énergie chaque jour à ce sujet et ce que les appareils high-tech peuvent apporter aux patients. Ils boostent énormément la dignité et la confiance en soi de la personne en rééducation. »

« Nous étudions également l’impact de la technologie du point de vue scientifique. En 2018, Mobilab a mené une étude sur l’utilisation de l’exosquelette par des personnes paraplégiques et des personnes ayant fait l’objet d’un infarctus cérébral. Il s’est avéré qu’il était bénéfique sur les plans physique, psychologique et social. Les personnes paraplégiques présentent une spasticité inférieure, et il leur a permis d’améliorer la fonction de leur vessie et leurs selles. Au bout de quelques séances de marche, les victimes d’un AVC présentaient une meilleure démarche. Lorsqu’on les a interrogés, les patients ont également indiqué se sentir mieux dans leur peau, être plus sûrs d’eux et avoir plus de contacts sociaux. »

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Pourquoi n’y a-t-il pas plus de centres de post-rééducation en Belgique ?

« Le financement n’est pas simple. Nous souhaitons rendre la post-rééducation de haute technologie accessible à toutes les personnes qui en ont besoin. De préférence gratuitement, ou à un prix très démocratique. Mais cela rend les choses difficiles. Nous investissons par exemple dans l’achat d’appareils de haute technologie et dans l’accompagnement de qualité, mais les sources de revenus sont limitées. Nous dépendons donc principalement des levées de fonds, ce qui n’est pas toujours une mince affaire en Belgique. »

Quel est votre rêve pour la post-rééducation ?

« J’ai pu récemment réaliser l’un de mes plus grands rêves : ouvrir une prairie de rééducation à Wuustwezel. Cette prairie, que VIGO a d’ailleurs aidé à soutenir, est destinée à la rééducation des enfants paralysés, mais aussi des enfants atteints d’un handicap physique ou mental. Cette prairie de rééducation est un véritable havre de paix. La nature, l’accompagnement professionnel des kinésithérapeutes et des ergothérapeutes et les appareils de haute technologie comme les exosquelettes donnent la possibilité aux enfants d’oublier qu’ils sont des patients.

« Mais mon rêve ultime est de prodiguer aux personnes à mobilité réduite les bons soins au bon moment : à l’hôpital et au centre de rééducation, mais pas que. La rééducation, c’est un processus à vie. La société doit encore en prendre conscience, et nous devons donner aux personnes à mobilité réduite tous les moyens possibles pour optimiser leur qualité de vie. »

« Nous devons également continuer à investir dans la recherche, l’innovation et la technologie. C’est la recette pour trouver des solutions qui aideront ces personnes à avancer. J’ai rencontré à New York Christopher Reeve, un acteur à succès qui est devenu paralysé à la suite d’une chute à cheval. Il m’a dit : « La question n’est pas de savoir si l’on va un jour remarcher, mais de savoir quand. Tant que nous y croyons et que nous y travaillons pas à pas, je suis persuadé que ce jour viendra. »

VIGO croit également fermement en la post-rééducation...

...et à l’importance des appareils de haute technologie. VIGO soutient les équipes multidisciplinaires des centres de rééducation en leur donnant régulièrement des formations. Une fois leur rééducation terminée, les patients peuvent, avec l’accord de leur médecin, nous contacter pour obtenir des conseils et un accompagnement de la part de nos prestataires de soins de santé et/ou kinésithérapeutes.

Nous misons également sur la formation continue de nos prestataires de soins de santé afin de leur permettre d’acquérir l’expérience nécessaire pour utiliser des appareils de haute technologie comme les prothèses de genou électroniques et les orthèses assistées par ordinateur.