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Encourager le mouvement et l'indépendance dans le cadre d'activités significatives chez les personnes âgées

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Un trop grand nombre de personnes n’exerce pas suffisamment d’activité physique dans sa vie quotidienne. Le problème est grand : une récente étude de l’organisation mondiale de la santé (OMS) indique qu’au niveau mondial, le manque d’activité physique peut être cause d’ici 2030 de 499,2 millions de cas nouveaux de maladies non transmissibles graves, dont l’hypertension, la démence, les AVC, la dépression, le diabète et le cancer. Les coûts mondiaux directs pour les soins de santé peuvent s’élever à 47,6 milliards de dollars par année.1

Elien Saey - Van Peteghem, ergothérapeute indépendante et membre de la direction d’Ergotherapie Vlaanderen, préconise avec chaleur de stimuler le mouvement. « Ça vaut pour tout le monde, mais en particulier, nous devons stimuler les personnes âgées à bouger le plus longtemps possible, et à exercer des activités significatives. Pour la santé de nos seniors, c’est un bienfait. »

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Inactivité des personnes âgées et prévention des chutes

« Le déficit d’activité physique de la personne âgée augmente le risque de chute » explique Elien. « En moyenne, parmi les personnes âgées autonomes chez elles, une sur trois fait une chute 1 fois par an. Dans les maisons de retraite, les chiffres sont plus élevés, 50 % à 70 % font une chute au moins une fois par an.

Or, une chute peut avoir des conséquences graves pour la personne et pour son environnement. La personne elle-même risque des blessures, des fractures, mais aussi une peur voire une phobie de tomber, un isolement social - et tout cela est mauvais pour le bien-être physique et mental. D’autre part, le coût d’une chute peut être élevé pour la société, en cas d’hospitalisation ou de réhabilitation. Nous ne pouvons pas simplement ignorer ces problèmes. »

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Les activités significatives sont un levier pour la qualité de vie

« Il est de notre devoir en tant que professionnels de la santé de stimuler nos seniors à bouger, à rechercher des activités significatives, qui contribuent à leur bien-être physique et mental et à la prévention des chutes. Une activité fructueuse, ça peut être tout petit, tout simple, comme continuer de préparer soi-même ses tartines dans une maison de retraite, ou se rendre à la salle à manger en fauteuil roulant par ses propres moyens. Mais il peut aussi s’agir d’un grand rêve, un voyage par exemple. Le point crucial est de tenir compte de ce que la personne elle-même désire pratiquer ou réaliser. »

Dans ma pratique professionnelle, je m’inspire souvent de la « Méthode des Activités Significatives » de l’Artevelde Hogeschool. Elle propose 4 étapes pour arriver à une activité significative. Le premier pas est d’apprendre à connaître la personne. Il faut commencer par se mettre à l’écoute. On peut apprendre beaucoup avec quelques questions sincères et ouvertes du genre : « quelles sont vos activités au long d’une journée ? » ou « qu’est-ce qui fait qu’une journée est bonne ou mauvaise pour vous ? » ou encore « Que feriez-vous de votre journée si vous aviez le choix ? ». Cette écoute permet de se mettre d’accord avec la personne sur un objectif précis, concret. Pour l’un, ça peut être de reconquérir la capacité d’aller aux toilettes sans aide. Pour l’autre, cela pourrait être de pouvoir faire une promenade sur la plage. »

« Il faut prendre en compte de nombreux facteurs : les émotions de la personne, les valeurs qui comptent pour elle, son degré d’engagement, et la mesure dans laquelle son objectif est atteignable. Ceci fait, on passe au planning des actions et finalement à l’évaluation. »

« Le personnel soignant qui cherche à aider une personne à trouver des activités significatives fera bien de s’entendre avec par exemple l’infirmière responsable, le kinésithérapeute, les proches. L’approche multidisciplinaire et la communication avec les différentes personnes concernées donne de meilleurs résultats. »

Ouderen Zelfredzaamheidsradar

Radar numérique d’autonomie

Le radar numérique d’autonomie néerlandais m’est souvent utile pour parvenir à des activités significatives. Il permet de saisir différents paramètres pour établir un score d’autonomie de 0 à 5 ; il s’agit par exemple de la capacité à apprendre, à manger et boire par ses propres moyens, de la continence urinaire, de la position assise et couchée, de la mobilité, parmi d’autres. Ces scores donnent une vue d’ensemble de l’autonomie de la personne et permettent de proposer des objectifs précis, concrets, qui en tiennent compte et pourront améliorer l’autonomie. »

Les classes de mobilité et les appareillages orthopédiques

« Outre le radar numérique d’autonomie, le « TilThermometer », un outil d’origine néerlandaise, mais disponible aussi en français, peut aider à évaluer l’autonomie d’une personne afin de trouver des activités adaptées et significatives. Il définit 5 classes de mobilité, de A à E. Il indique aussi, pour chacune des classes de mobilité, les appareillages orthopédiques les plus utilisés pour améliorer la qualité de vie. »

« Le matériel orthopédique peut vraiment jouer un grand rôle dans l’amélioration de l’autonomie. J’ai vu par exemple une personne en maison de retraite qui désirait se déplacer elle-même en fauteuil roulant électrique. Nous en avons fait un objectif, il s’est entraîné intensivement et a finalement pu à nouveau se rendre à la cafétéria par ses propres moyens, une différence énorme pour lui. »

Équilibrer l’autonomie et le confort

« À mon avis, nous devons vigoureusement stimuler nos seniors pour qu’ils continuent de bouger dans la mesure du possible, et pour qu’ils entreprennent des activités significatives. La clé du succès, selon moi, est de trouver pour chaque personne l’équilibre entre l’amélioration de son autonomie, et son confort » conclut Elien Saey - Van Peteghem.

Les classes de la mobilité